Méthémo­globinémie

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La méthémoglobinémie est la présence de > 3% de méthémoglobine (MetHb) dans le sang, une hémoglobine (Hb) dont l’hème ferrique est oxydé. Ceci engendre une hypoxémie tissulaire car la MetHb ne peut pas se lier l’oxygène, et elle ne peut donc pas le délivrer aux tissus. De plus, la MetHb cause un shift gauche dans la courbe de dissociation de l’hémoglobine, provoquant une acidose métabolique. L’anémie fonctionnelle causée par un taux de MetHb trop important par rapport à l’Hb peut être d’origine intrinsèque, lors d’un déficit congénital dans un des facteurs ou cofacteurs des systèmes enzymatiques permettant sa réduction, ou acquise. En effet, certains médicaments en surdosage (le NO inhalé) ou à des doses standards (la dapsone, la lidocaïne, le métoclopramide), ainsi que des substances toxiques industrielles (des composés aminés ou nitrés comme l’antigel) et les poppers (nitrites d’amyles, substances psychoactives, légales en France) peuvent interférer dans le système de réduction de la MetHb. Dès 15% de MetHb dans le sang, les personnes peuvent présenter de multiples symptômes telle qu’une dyspnée, des céphalées, des malaises jusqu’à une insuffisance circulatoire des convulsions et un coma. Au-delà de 70% le décès est très probable. La MetHb donne une coloration brun chocolat typique au sang (seringue de droit sur l’image, à un taux de 50% de MetHb) plutôt que sa couleur rouge vif habituelle (seringue de gauche sur l’image, à un taux de 1% de MetHb). Sur le plan clinique, on retrouve une hypotension, tachycardie et surtout une cyanose ne répondant pas à l’oxygénothérapie. La PO2 ainsi que la saturation à l’oxymétrie de pouls sont paradoxalement élevée. Le traitement principal est le bleu de méthylène intravasculaire (qui rend les urines vertes, cf. photo 2).

Références :