Fille ou garçon ?

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CT-scanner thoraco-abdominal d’une patiente à 34 semaines d’aménorrhées se présentant avec une clinique de douleur thoracique et un syndrome de la veine cave supérieure. Il est rare de voir de telles images. En effet, les radiographies standards et les CT-scanners, injectés ou non, exposent tant la mère que le fœtus aux risques liés aux irradiations. Ces examens doivent donc faire l’objet de consilium avant d’être effectués chez une femme enceinte. Des techniques d’imagerie qui n’exposent pas aux irradiations, comme l’ultrason ou l’IRM, sont considérées comme sûres durant la grossesse. La littérature n’a mis en évidence aucun effet secondaire de l’IRM durant la grossesse, également durant le premier trimestre.

La source la plus importante d’irradiation durant la grossesse est environnementale (cosmique, rayons gammas et radon). La dose totale d’exposition varie, avec une moyenne sur 9 mois de 2.3 mSv. Le fœtus reçoit une dose bien plus faible d’irradiation, grâce à l’atténuation par les tissus maternels. Le mSv est l’unité d’exposition et le mGy l’unité équivalente d’absorption des radiations (qu’il faut multiplier par 2 ou 3 dans les hautes latitudes).

Pour une radiographie standard, l’irradiation fœtale est très faible et est bien entendu influencée par le type de radiographie, le site radiographié et la dose d’irradiation administrée (moins de 1 mGy pour les radiographies du thorax, abdomen, pelvis, extrémités et entre 1.1 et 10 mGy pour un transit baryté, une pyélographie intra-veineuse et radiographie de la colonne lombaire). Les doses moyennes d’irradiation fœtale sont de moins de 1 mGy pour un CT cérébral ou de la colonne cervicale, CT thoracique ou angioCT pulmonaire, de 1.1 à 10 mGy pour une CT de la colonne lombaire, abdominal et une coronarographie et de 11 à 50 mGy pour une CT du pelvis.

La plupart des recommandations indiquent que le risque pour le fœtus est négligeable pour des irradiations en dessous des 50 mGy. La plupart des examens ci-dessus peuvent donc être effectués sans risques, en cas d’indication absolue et s’ils ne sont pas effectués de manière répétée.

Les risques fœtaux dus aux irradiations sont dépendants de la période gestationnelle et de la dose absorbée par le fœtus. Dans les premières phases embryonnaires le risque est un défaut d’implantation. Entre la 4e et la 10e semaine, les risques sont surtout malformatifs au-delà de 200 mGy (osseux, ophtalmologique, génital, retard de grossesse intra-utérin), au-delà de la 10e semaine et au-delà de 200mGy les risques sont surtout liés à une microcéphalie et au retard mental. Concernant la tératogénicité, le risque additionnel estimé de cancer après une exposition in utero à une irradiation de 50 mGy serait de 1.13.0 évènements pour 1000 expositions.

Le diagnostic posé chez cette patiente était finalement une volumineuse masse médiastinale avec compression vasculaire et thrombose de la veine cave supérieure se propageant jusqu’à la veine cave inférieure.

Références :