TSV et adénosine

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ECG avant adénosine :

ECG montrant un flutter auriculaire démasqué après adénosine : 

Un patient de 70 ans se présente aux urgences avec des palpitations, sans douleurs rétrosternales, dyspnée ni étourdissements. Il est stable sur le plan hémodynamique. Une cardioversion par la manœuvre de Valsalva et la manœuvre de Valsalva modifiée est tentée, mais se solde par un échec. L’étape suivante proposée est une cardioversion médicamenteuse par adénosine et c’est de cette étape dont nous allons parler.

Les indications à l’adénosine dans le cadre d’une tachycardie supraventriculaire (TSV) sont bien connues, tout comme la procédure. 

L’injection d’adénosine doit être administrée : 

  • sous surveillance électrocardiographique, hémodynamique et par un équipe disposant de compétences de réanimation.
  • par bolus intraveineux croissants : 6 mg, puis 12 mg en cas d’échec, suivi(s) d’un bolus rapide par du NaCl 0.9% (utilisation d’un robinet 3 voies).
  • avec un enregistrement du tracé ECG en continu durant l’intervention.

Il existe des effets secondaires, généralement transitoires : 

  • une brève dyspnée, des nausées et/​ou un flush (20 secondes).
  • une arythmie généralement transitoire telle qu’une pause parfois impressionnante (l’atropine est inutile car la pause est brève), des extrasystoles ventriculaires ou une fibrillation auriculaire.
  • une fibrillation ventriculaire est exceptionnelle.

L’injection d’adénosine peut soit cardioverser une TSV, soit démasquer un flutter auriculaire sous-jacent. 

Elle est contre-indiquée en cas de : 

  • patient·es avec une BPCO sévère ou décompensé·es.
  • des maladies cardiovasculaires (sténoses valvulaires, sténose carotidienne).
  • chez les personnes âgées avec maladies coronariennes connues (risque de pause prolongée ou extrasystole ventriculaire).
  • suspicion/​notion d’une pré-excitation ventriculaire chez le ou la patient·e.

Face aux effets inconfortables pour la ou le patient·e du traitement par adénosine, des études ont été réalisées afin de comparer ce traitement à l’injection de vérapamil ou diltiazem. Il s’avère que les anticalciques ont la même efficacité sans les effets désagréables. Ils sont cependant accompagnés plus fréquemment d’hypotension. Il s’agit donc de décider au cas par cas quelle est la meilleure molécule (ou la moins mauvaise) pour votre patient·e.

Référence :