Onde J d’Osborn

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Cet ECG 3 dérivations est celui d’un patient en hypothermie accidentelle sévère en préhospitalier et montre une bardycardie et onde J’Osborn. 

Les anomalies électriques sont fréquentes en cas d’hypothermie :

  • bradycardie sinusale
  • troubles du rythme supraventriculaires (fibrillation auriculaire)
  • allongement du QT
  • arythmies ventriculaires
  • troubles de la conduction
  • présence de l’onde J d’Osborn.

Le point J est présent sur tous les ECG et ne doit pas être confondu avec l’onde J. C’est le point où le complexe QRS rejoint le segment ST. Il correspond à la fin de la dépolarisation et le début de la repolarisation électrocardiographiques. Ce point J peut dévier de la ligne de base dans diverses situations : syndromes de repolarisation précoce, ischémies épi- ou endocardiques, péricardites, blocs de branche droite, troubles électrolytiques, hypertrophies ventriculaires gauches, ou encore lors de traitements par digitaliques. 

Le terme onde J désigne la formation d’une onde lorsqu’il existe une surélévation du point J par rapport à la ligne de base de plus de 1 mm, présente sur deux dérivations consécutives. Cette onde forme un crochetage de la branche terminale du QRS, avec surélévation en dôme. 

Elle est visible :

  • chez la ou le patient·e hypotherme
  • lors d’hypercalcémie
  • dans l’ischémie du myocarde aiguë
  • dans certaines variantes de repolarisation précoce
  • dans le syndrome de Brugada

L’onde J retrouvée en cas d’hypothermie, a été décrite pour la première fois en 1938 par Tomaszewski, puis observée par d’autres, dont John Jay Osborn (19172014) en 1953, qui lui donna son nom. L’onde J a également d’autres noms : onde « en selle de chameau », l’onde « delta tardive ». 

En cas d’hypothermie, l’onde J est le plus souvent retrouvée II, III, aVF, V3-V6 sur un ECG 12 pistes. Son incidence varie dans l’hypothermie, de 50 à 80 % des cas, jusqu’à 100 % lors d’hypothermie sévère (< 28°) selon les séries. Son amplitude et sa présence seraient inversement proportionnelles à la profondeur de l’hypothermie mais influencées également par d’autres facteurs (l’acidose par exemple).

Image proposée par Christophe Apothéloz (SPSL) et Perrine Truong (CHUV)

Références