Leishmaniose cutanée

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Une patiente consulte pour une plaie qui ne cicatrise pas, apparue au niveau de la jambe. Elle a été piquée par des moustiques deux semaines auparavant en Sardaigne. 

La leishmaniose cutanée est une maladie causée par un protozoaire parasite, du genre Leishmania, transmis par la piqûre d’un insecte, le phlébotome. Il s’agit, le plus souvent, d’ulcères prédominant sur les parties découvertes du corps. On distingue la leishmaniose cutanée, muco-cutanée et viscérale, aussi appelée kala-azar. Le temps d’incubation est très variable selon les espèces. 

Concernant Leishmania major, les lésions sont souvent multiples, apparaissant rapidement (18 semaines) après l’infection et grandissant vite pour atteindre plusieurs centimètres de diamètre ; on décrit un ulcère « mouillé » aux bords surélevés, un exsudat à la base et un écoulement purulent. Le diagnostic est posé par visualisation du parasite à la microscopie sur un prélèvement de la lésion ou par PCR pour le diagnostic d’espèce. Les sérologies sanguines sont peu sensibles. La guérison spontanée est habituelle mais lente (plusieurs mois, rarement un an ou plus) et peut exposer à des complications infectieuses ou à de grandes cicatrices. Une surveillance clinique est appropriée pour les patient·es ne présentant pas de maladie compliquée, en décision partagée avec la ou le patient·e. Si la guérison n’apparaît pas après 2 – 3 mois, un traitement topique est indiqué. 

Un traitement systémique est indiqué en cas de Leishmaniose cutanée compliquée :

  • Hôte immunodéprimé·e
  • Taille ou localisation des lésions empêchant un traitement local
  • Lésions sur le visage, les doigts, les orteils ou les organes génitaux
  • Plus de quatre lésions de taille importante (p. ex., >1 cm) ou lésions individuelles ≥5 cm
  • Nodules sous-cutanés
  • Adénopathie régionale >1cm (quelque peu controversée)
  • Échec clinique après 2 à 3 mois de traitement local
  • Infection par des espèces associées à la Leishmaniose muqueuse (principalement le sous-genre Viannia en Bolivie, du Pérou et du Brésil)

Pour L. major, le traitement systémique consiste en fluconazole 200 à 400 mg par voie orale une fois par jour pendant 6 semaines.

Image proposée par H‑JU Hôpital du Jura.

Références