Péricardite

Image

Un patient de 25 ans consulte aux urgences pour des douleurs thoraciques survenues au repos, en augmentation depuis plusieurs jours. Il rapporte un état grippal une semaine auparavant.

L’ECG montre des sus-décalages diffus accompagnés d’images en miroir dans les dérivations à polarité négative (aVR, V1). On observe également, notamment dans les dérivations inférieures, un sous-décalage du segment PR et, dans les dérivations latérales, un aspect descendant du segment TP

Compte tenu du contexte para-infectieux, de l’âge du patient et de l’absence de facteurs de risque cardiovasculaires, ainsi que des signes ECG équivoques, le diagnostic de péricardite aiguë est posé.

Une péricardite est retrouvée chez 5% des patient·es consultant aux urgences en raison d’une douleur thoracique. Dans les pays développés, l’étiologie est principalement virale. La douleur thoracique est typiquement augmentée en position couchée et diminuée en position assise et penchée en avant.

A l’examen, on peut retrouver un frottement péricardique, mais ce signe est présent dans moins de 30% des cas. A l’ECG, on retrouve un sus-décalage du segment ST diffus, souvent à prédominance inféro-latérale, notamment en DII. On peut aussi voir, de manière inconstante, un sous-décalage du segment PR. Ce signe, lorsqu’il est présent, est hautement spécifique de l’inflammation péricardique. On peut aussi observer, également de manière inconstante, un aspect descendant du segment TP. Il s’agit du signe de Spodick. Le sous-décalage du PR et le signe de Spodick peuvent contribuer au diagnostic différentiel entre syndrome coronarien aigu et péricardite. L’échocardiographie peut retrouver un épanchement péricardique, de quantité souvent minime. Le taux de troponine n’est pas élevé dans la péricardite dite « isolée ». Une telle élévation devrait faire suspecter une myo-péricardite.

Le traitement de la péricardite idiopathique ou d’origine virale associe un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et la colchicine. En cas de contre-indication aux AINS (insuffisance rénale, grossesse, etc.), celle-ci peut être remplacée par un glucocorticoïde. La durée de traitement par les AINS est guidée par la résolution des symptômes et la normalisation de la protéine C‑réactive (CRP). La colchicine doit être poursuivie pour une durée de 3 mois.

Image proposée par l’unité des Urgences Préhospitalières et de Réanimation (UPHR) des HUG.

Références